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“Peut-on parler de surinformation dans le monde actuel ?” Tel était le sujet d’une épreuve de français proposée aux candidats d’un concours en … 1970 !

Rappelons, pour les plus jeunes lecteurs de cette page, qu’à cette époque, la télévision était diffusée en 3 chaines noir et blanc - dont une régionale intermittente-, que la micro-informatique n’existait pas, et que le terme de “réseau social” n’avait pas été inventé. Quand la télévision montrait des images lointaines, s’opérait un processus  de décrochage  dit Eurovision” qui nous permettait d’entendre un court extrait de la musique du Te Deum de Marc Antoine Charpentier. Enfin, l’internet n’existait pas et les flux d’informations étaient rythmés par le seul passage du facteur, à cette époque, deux fois par jours !

Rappelons que les vecteurs de transmission d’informations ont été, par ordre d’apparition : le bouche à oreille, la fumée des amérindiens, le porteur à cheval, la poste, le télégraphe de Chappe (1794), le morse (1832), le téléphone de Bell (1876), le bélinographe (1908) sorte d’ancêtre du télécopieur. Le transistor apparut après la seconde guerre et, avec l’apparition du codage binaire, le fax, le modem et toutes ses applications, dont l’internet, né d’une application à but militaire : ARPANET.

Tout s’est donc accéléré à partir des années 60 et très certainement, le professeur qui avait proposé le sujet de francais préssentait que les flux d’informations iraient en s’accélèrant. De nos jours, l’information, devenue accessible à tous, nous est déversée de manière permanente, sans aucun tri, par toutes sortes de médias : presse écrite ou presse en ligne, chaines de radio et de télévision, web, radios, et web télévisions, réseaux sociaux de type Facebook ou Twitter… Les salles de vidéo-conférences ont été très vite remplacées par Skype, capable de nous connecter avec nos amis à l’autre bout de la planète. Le moindre fait-divers se passant aux antipodes nous est connu sans délai.

Un dicton affirme que : “Internet rapproche de son lointain et éloigne de son prochain” ! Il y a un risque en effet d’une vie en mode virtuel, déconnectée des réalités immédiates. Mais le risque réel est surement, dans ce monde abreuvé d’informations, de ne plus savoir faire la distinction entre le nécessaire et l’accessoire, entre l’utile et le futile. Gérard Mermet, sociologue, dit que nous sommes passés de “ l’homo sapiens ” à “ l’homo zappens ” expliquant ainsi notre attitude versatile qui nous conduit à “ zapper” sur beaucoup de sujets.

Peut-être qu’en ce début d’été, nous pourrions nous souhaiter, pendant quelques semaines au moins, de nous débrancher et d’échanger notre outil numérique préféré pour un bon livre… d’environnement par exemple... Bonnes vacances à vous tous !

 

Philippe Druon

Président du CPIE Villes de l'Artois