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Le mois dernier, j’ai passé quelques jours à Poitiers. Ce chef-lieu de 70 000 habitants est comparable à bien des égards à Arras : sa taille, son université, sa gare TGV et son centre de congrès intégré, son centre patrimonial minéral, ses jardins publics et enfin son urbanisme périphérique tentaculaire.

Le centre ville y a été largement piétonisé : seuls circulent, à très petite vitesse, les autobus urbains et les véhicules de service, le court temps de leur intervention. Un centre commercial, « Les Cordeliers », dopé par une « FNAC », établit la liaison entre rues de l’hypercentre. Les cafés ont conquis les places jusqu’au moindre recoin pour y installer leurs tables. Une (trop) petite navette électrique promène les touristes. Il fait bon flâner dans le centre ville, purgé de ses nuisances, directement accessible en autobus ou en garant sa voiture sous la place historique.

J’y ai vu des commerces florissants, des terrasses de café pleines de monde, des personnes discutant au calme… le bonheur simple au quotidien. Et je me suis mis à rêver de « villes aimables », au sens propre et latin du terme : digne d’être aimées.

Les options prises partout en France, à partir des années 70, à contrario des villes d’Europe du Nord, de vider les villes pour leurs périphériques, déstructurent le tissu historique et posent des problèmes sérieux de subsistance sur lesquels nombreux sont ceux qui réfléchissent ou écrivent.

Que faut-il donc pour que nos villes, petites ou grandes, nous donnent envie de les pratiquer, de les visiter ? Un spécialiste de la revitalisation des centres-villes, David Lestoux, insiste sur la nécessité de confier aux centres d’autres fonctions que celles dont se sont emparées les périphéries : aux centres le calme, la promenade, la culture… aux périphéries la fonctionnalité, la voiture et ses giratoires. Ce ne sont pas les mêmes lieux. D’un côté la ville historique, de l’autre la ville hystérique. C’est un raccourci mais avouez qu’on en est pas loin.

"Les commerces de centre-ville sont davantage que des commerces, c'est là où se crée le lien social, assure Julie Gaillot (institut CSA). Les Français aiment y flâner, s'y retrouver, s'y arrêter en vacances, comme un passage obligé."

Pour conclure, je livre à votre réflexion quelques adjectifs qui me paraissent correspondre à cet envie de « bonne ville » : Apaisée, Inclusive, Fertile, Agile, Affective et Festive. A débattre …

 

Philippe DRUON,

Président du CPIE Villes de l'Artois