"A pied, à cheval ou en voiture!" dit l'expression populaire !
Une bonne dizaine de communes ont mis en place un "ramassage scolaire" en calèche.
Le terme ramassage est étonnant : il désigne la mise en tas de matériaux en vue de leur enlèvement. L'utilisation de ce mot pour le convoyage scolaire me semble inapproprié… Le dictionnaire nous indique que les synonymes de ramassage sont: collecte, glanage, cueillette ou encore récolte… presque tous des termes agricoles se mariant bien avec le cheval de trait.
Par quelle magie, dans ces communes bien inspirées, nos chers enfants délaissent-ils la douillette voiture familiale pour la spartiate charrette hippomobile ? La lecture des bulletins communaux nous parle de l'attrait captif de la plus noble conquête de l'homme sur les simples bipèdes que nous sommes.
Ces opérations sont menées la plupart du temps par des élus écologistes: Ils disent vouloir mettre fin aux engorgements de voitures aux portes des écoles, aussi insupportables que dangereux. Ils veulent aussi "remettre du contact entre les gens" ou mettre fin à la pollution au pied des écoles, ou enfin, tout simplement, revenir à des choses de bon sens. Parfois, l'attelage est aussi utilisé pour le ramassage – et là, le terme est approprié - des ordures ou des encombrants. Et puis c'est quand même "plus classe" de partir en calèche qu'en 4x4 !
Les chevaux répondent aux doux noms d'Ushuaia, d'Antoine, de Nayak, de Quignon, de Galopette, d'Hippotèse… Les communes s'appellent "Villebarou", "Vieux-Berquin", "La Chapelle Gaceline", "Vendargues"… Elles méritent d'être nommées.
En attendant, car il n'y a pas encore de chevaux partout, il reste les "pédibus" ou les "carapatte" : C'est le même principe, avec un point de rassemblement, mais cette fois c'est un parent volontaire qui fait office de jument. Il faut bien sûr espérer que les communes aient veillé à ce que les trottoirs soient restés libres pour la circulation des piétons. Mais ça, j'en ai déjà parlé parce que cela me tient à cœur, c'est un réel mal français: les voitures stationnent sur les trottoirs et obligent le piéton à circuler sur la route… bref le monde à l'envers !
Philippe DRUON, Président du CPIE Villes de l'Artois