A chaque chose malheur est bon ! Ce dicton populaire affirme que toute difficulté génère de la positivité… En ces temps un peu troubles qui voient plus de personnes dans la rue que dans les gares, les médias nous montrent les situations rencontrées par des quidams, obligés de changer leurs habitudes quotidiennes de déplacement.
« En France, on a pas de pétrole mais on a des idées », était un slogan lancé en 1976, après le premier choc pétrolier. Les idées de nos concitoyens en matière de déplacement vont du plus simple au plus farfelu.
Les plus simples : la marche à pied - avec variante jogging domicile-travail pour les plus sportifs , la trottinette mécanique ou électrique, le bon vieux vélo aux roues parfois un peu voilées qui dormait dans une cave… Les loueurs de deux-roues se frottent les mains.
Les plus originales : les bateaux-mouches devenant des bateaux-taxis, et bientôt des annonces de déplacements héliportés par drones !
Mais dans cette période où les transports en commun traditionnels ne fonctionnent pas, des solutions efficaces voient le jour : le remplissage total des voitures, par covoiturage ou par auto-stop spontané, et leur circulation permise sur les voies-bus des autoroutes.
Et il s’agit là sûrement de l’une des pistes les plus prometteuses, permettant de faire de la voiture individuelle, le plus simple et le plus agile des transports en commun.
J’ai pris cette semaine un auto-stoppeur entre Aix-Noulette et Souchez. Il quittait son service au « café de la mairie » et rentrait chez lui. Il n’y a pas de transport TADAO entre ces deux villes : pour lui, la solution de l’auto-stop est la plus naturelle et la plus efficace, si les automobilistes acceptent de s’arrêter pour le prendre, bien sûr. Sinon, me dit-il, je rentre à pied... La prochaine fois que vous passerez par là, jetez un œil sur la route : vous verrez que, pour l’instant, la circulation à pied ou à vélo sur la route entre ces deux villes distantes de 5 kms est kamikaze.
Un jour, la voiture individuelle devra partager sa suprématie actuelle avec d’autres modes de transports ou d’autres usages moins gourmands en CO2. Mon auto-stoppeur doit être félicité pour son comportement écologique même si c’est par obligation pécuniaire qu’il se déplace ainsi tous les jours, grève ou non !
Philippe DRUON, Président du CPIE Villes de l'Artois